La température centrale est un élément essentiel influent à la fois sur la capacité d’endormissement et sur la qualité globale du sommeil.
La température corporelle est régulièrement considérée comme un indicateur clé du diagnostic médical, mais elle est aussi prise en compte par les chronobiologistes et les somnologues, pour mieux caractériser les rythmes individuels ou encore approfondir les analyses de sommeil. La mesure de température et l’enregistrement de ses variations sur une période de 24 heures est un élément essentiel pour diagnostiquer certains troubles du sommeil et développer des interventions efficaces et personnalisés.
Le rythme circadien
Le lien entre le rythme circadien de la température centrale et celui de la vigilance est clairement établi. Les rythmes circadiens des fonctions physiologiques ou cognitives sont impulsés par l’horloge interne de l’individu et modulés par les facteurs de synchronisation sociale ou environnementale. Il en résulte une fluctuation régulière de chaque fonction sur un cycle de 24h. Le plus connu d’entre eux est celui de la vigilance qui se caractérise principalement par l’alternance de phases d’éveil et de sommeil. Compte tenu des décalages (retard ou anticipation) de coucher et de lever liés à nos mode de vie, le principal marqueur du rythme individuel est celui de la température centrale. Elle fluctue sur une période de 24 heures avec des valeurs basses observées la nuit et des valeurs maximales en fin de journée. Dans le cas d’une perturbation circadienne induite par un jet lag ou des horaires de sommeil irréguliers (travail posté), le suivi continu de la température centrale sur des périodes prolongées permet de mieux évaluer les temps de resynchronisation.
Identifier les troubles du sommeil et évaluer l’efficacité des prises en charge
Dans un contexte de recherche ou en suivi clinique, la prise en compte de la température centrale combinée à celle des paramètres classiques comme l’EEG ou la Fréquence cardiaque… peut aider les cliniciens à diagnostiquer certains troubles spécifiques du sommeil.
Dans la recherche sur le sommeil, la température centrale est souvent utilisée comme mesure objective pour évaluer l’efficacité de diverses interventions sur le sommeil.
Par exemple, l’efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie (TCC-I) ou des traitements pharmacologiques peut être évaluée en surveillant les variations de température centrale parallèlement à la qualité et à la durée du sommeil autodéclarées.
Les variations de température centrale peuvent indiquer si l’intervention favorise efficacement les fluctuations naturelles nécessaires à un sommeil réparateur.